Aller au contenu principal
x
femme tatouage

TOUT SUR LE TATOUAGE - Article du 11/09/2020 -Magazine ELLE

ENVIE DE PASSER ENTRE LES MAINS EXPERTES D’UN TATOUEUR, MAIS UN PEU EFFRAYÉE MALGRÉ TOUT ? VOICI LES RÉPONSES À VOS QUESTIONS. PAR MARINE CYGLER

EXISTE-T-IL DES « PEAUX À TATOUAGE » ?

Quels que soient sa couleur de peau et son âge, qu’on ait la peau grasse, sèche ou sensible, tout le monde peut se faire tatouer sans faire de bilan chez un dermatologue. En revanche, si on souffre de psoriasis ou d’eczéma, il vaut mieux proscrire les périodes où « la maladie de peau est active », conseille Sabrina Fourcade-Roch, dermatologue à Marseille, car les lésions de la maladie ont alors tendance à se loger sur les zones tatouées. « Il faut aussi éviter que le tatouage ne couvre un grain de beauté, car celui-ci ne sera alors plus “surveillable” », poursuit-elle.

CERTAINES MALADIES SONT-ELLES INCOMPATIBLES ?

Pas vraiment. Mais les personnes sous immuno suppresseurs doivent prévenir leur docteur et le tatoueur. Par précaution, les médecins déconseillent de réaliser un tatouage sur le ventre ou les seins quand on ELLEVIE PRIVÉE / BEAUTÉ est enceinte ou qu’on allaite, car certains composants toxiques des encres pourraient atteindre le fœtus ou le bébé.

COMMENT CHOISIR SON TATOUEUR ?

Le bon sens prévaut. « Pas de tatouage à domicile, dans un garage ou une voiture, et on évite de se faire tatouer en vacances dans un pays lointain », résume Nicolas Kluger, dermatologue à Helsinki. Il s’agit de limiter les risques infectieux, même si, en France, « l’hygiène et l’asepsie ne sont plus un problème chez les bons tatoueurs ». Comment cibler le professionnel compétent ? « Il faut se fier au bouche-à-oreille, être attentif à la propreté du lieu et à la présence d’un sas avec la pièce dédiée pour le tatouage. Le praticien doit prendre le temps de parler avec vous, puis fixer un rendez-vous ultérieurement », nous recommande celui qui a été à l’origine de la première consultation dédiée aux tatouages dans un hôpital parisien.

PEUT-ON SUIVRE UN LABEL ?

Le seul à ce jour est la norme européenne NF EN 17169, toute récente puisqu’elle a été édictée en janvier dernier. Elle regroupe un ensemble d’exigences sur l’hygiène et la protection du client. C’est une démarche volontaire du tatoueur de s’y conformer.

QUELLES PRÉCAUTIONS PRENDRE APRÈS ?

Un tatouage, c’est une plaie qu’il faut protéger par un pansement et ne pas exposer au soleil pendant le mois qui suit. Les bains de mer et de piscine sont également à proscrire. « Il faut laisser les croûtes partir toutes seules et ne pas les gratter. On peut mettre de la vaseline dessus », indique la Dre FourcadeRoch. « Les tatoueurs demandent souvent aux clients de revenir pour des petites retouches. À cette occasion, ils vérifient que ça cicatrise bien », rassure Nicolas Kluger. Il faut prendre soin d’étaler une crème antibiotique au cours de la cicatrisation pour éviter les infections bactériennes.

QUELS SONT LES SIGNES INQUIÉTANTS À SURVEILLER ?

Le risque majeur, c’est l’allergie aux encres, en particulier à la couleur rouge. Le risque est le même, qu’on ait choisi un motif discret ou un tatouage étendu. Cette allergie, qui se manifeste par un gonflement du tatouage et des démangeaisons, peut survenir immédiatement après l’intervention mais également dans les mois ou les années qui suivent. Elle touche 6 % des tatoués d’après Sabrina Fourcade-Roch. « Des démangeaisons insupportables sont des indications médicales de retrait du tatouage », indique Nicolas Kluger. 

ET SI JE REGRETTE ?

Symbole devenu trop ringard, prénom d’un ou d’une ex « relou », dessin impossible à assumer dans le monde professionnel… Il y a beaucoup de raisons de vouloir ôter un tatouage. C’est possible grâce au laser, mais cela demande du temps, de l’argent, et c’est douloureux. Le laser (de trois à dix séances en général) pulvérise le pigment dont les petits fragments sont digérés par des cellules du système immunitaire. Attention, l’effacement parfait est rarissime, il reste souvent une trace.